Pourquoi les méthodes de recrutement classiques ne fonctionnent plus dans le secteur pharmaceutique
La fin d’un modèle RH dépassé
Pendant des décennies, le recrutement dans l’industrie pharmaceutique a reposé sur un modèle aussi rigide qu’industriel : fiche de poste générique, tri de CV, entretien RH, validation métier, décision hiérarchique. Un parcours linéaire, souvent long, impersonnel et déconnecté des réalités humaines du poste.
Mais ce modèle, hérité d’un autre temps, ne tient plus face aux défis contemporains.
Entre la raréfaction des talents, la transformation numérique, l’émergence de nouveaux métiers hybrides et les attentes renouvelées des candidats, le recrutement pharma doit être repensé dans sa globalité. Il ne s’agit plus de filtrer, mais de séduire. Plus de contrôler, mais de construire une relation de confiance.
Voici 7 raisons clés pour lesquelles les méthodes traditionnelles sont devenues obsolètes dans l’industrie pharmaceutique – et ce que vous pouvez faire pour évoluer.
1. Une pénurie de talents qui redéfinit les règles
Le déséquilibre entre offre et demande
La croissance des biotechs, l’intensification des essais cliniques, les innovations en thérapie génique ou cellulaire et les exigences réglementaires croissantes provoquent une explosion des besoins… sans que l’offre de talents ne suive.
Certaines fonctions comme :
- Les affaires réglementaires
- La pharmacovigilance
- La biostatistique
- Le data management
… sont devenues structurellement pénuriques, avec parfois moins d’un profil disponible pour trois postes ouverts.
L’émergence des profils hybrides
La montée en puissance des outils numériques a fait émerger des profils transversaux : scientifiques + data, médecins + gestion de projet, chercheurs + communicants.
Or, les grilles classiques de recrutement, trop focalisées sur des critères rigides (école, années d’expérience, titres de poste) ne permettent pas d’identifier ces profils à haut potentiel, souvent atypiques.
2. Des attentes candidates radicalement transformées
Plus de sens, moins de hiérarchie
Les nouvelles générations ne veulent pas seulement travailler dans la pharma, elles veulent comprendre à quoi elles contribuent. Une entreprise dont la mission est claire, visible et authentique attire davantage qu’un grand nom dépourvu de vision humaine.
Aujourd’hui, un candidat se pose des questions comme :
- Quelle est l’utilité sociale de mon rôle ?
- Mon manager m’écoute-t-il vraiment ?
- Est-ce que je vais apprendre et évoluer ici ?
La recherche d’un équilibre sain
Les modèles “présentiel obligatoire, horaires rigides, reporting systématique” ne font plus recette. Les candidats pharma attendent :
- De la flexibilité (télétravail, horaires adaptables)
- De la reconnaissance (même en dehors des résultats techniques)
- De la clarté sur les perspectives d’évolution
Les annonces qui ne précisent rien de tout cela passent désormais totalement à côté de leur cible.
3. Des process trop lents et trop rigides
Le “time to hire” est devenu un facteur critique
Un processus trop long coûte aujourd’hui un recrutement. 70 % des talents pharma acceptent une autre offre pendant qu’ils attendent une réponse (source : LinkedIn Talent Trends).
Les causes fréquentes :
- Multiplication des entretiens
- Décideurs absents ou surchargés
- Manque de coordination RH/métiers
Un délai de réponse supérieur à 10 jours fait chuter drastiquement l’intérêt du candidat, voire détruit sa perception de l’entreprise.
Des critères d’évaluation déconnectés
Exiger 7 ans d’expérience là où 3 suffisent, écarter un candidat qui n’a pas le “bon diplôme” mais toutes les compétences : ce genre de logique empêche l’innovation RH.
4. Des outils RH inadaptés aux nouveaux usages
Les canaux traditionnels sont saturés
Les annonces postées sur les plateformes classiques (Indeed, APEC, Monster) génèrent un grand volume de candidatures, mais peu de profils réellement qualifiés.
Les talents les plus recherchés sont ailleurs :
- Sur LinkedIn, dans des groupes spécialisés
- Dans les réseaux alumni
- Via le bouche-à-oreille ou les événements professionnels
Les attentes en matière d’expérience candidat ont évolué
Aujourd’hui, un candidat attend :
- Une prise de contact rapide
- Un process digitalisé et fluide
- Des retours personnalisés, même en cas de refus
Une entreprise qui ne répond pas dans les délais, ou qui envoie des réponses automatiques impersonnelles, perd en attractivité immédiate.
5. Une marque employeur devenue indispensable
Le poste ne fait plus tout
Un bon salaire et une fiche de poste attractive ne suffisent plus. Les candidats veulent une expérience, une vision, une communauté. Ils cherchent à comprendre :
- Ce qui fait la culture interne
- Comment les collaborateurs sont traités
- Quelle place est laissée à l’initiative ou à la créativité
L’impact des avis en ligne est massif
Les candidats consultent :
- Glassdoor
- Indeed
- Les témoignages LinkedIn
Une entreprise mal notée, perçue comme toxique ou rigide, voit son vivier de candidats se réduire considérablement.
6. L’évolution des soft skills en pharma
Les soft skills sont devenus stratégiques
La pharma est de plus en plus :
- Collaborative (projets transverses)
- Agile (réorganisations fréquentes)
- Internationale (équipes multi-pays)
Les compétences attendues ne se limitent plus à l’expertise scientifique. Aujourd’hui, on recherche des collaborateurs :
- Capables de s’adapter rapidement
- À l’aise dans des environnements complexes
- Communiquant efficacement
Des outils d’évaluation inadaptés
Les QCM ou tests de personnalité traditionnels ne permettent pas de détecter ces qualités.
Des alternatives efficaces :
- Mises en situation réelles ou simulées
- Feedback croisé avec les équipes
- Outils d’analyse comportementale contextualisée (ex. : AssessFirst, PerformanSe)
7. Une culture managériale souvent en décalage
Le modèle hiérarchique rigide pose problème
La plupart des entreprises pharma sont encore très verticales, avec un management descendant. Ce modèle ne correspond plus aux attentes actuelles, surtout chez les jeunes talents.
Les collaborateurs attendent :
- Un leadership inspirant
- De la co-construction
- Du feedback régulier
Les entretiens annuels ne suffisent plus
Aujourd’hui, un RH ou un manager doit être capable de :
- Écouter en continu
- Donner des retours constructifs fréquents
- Adapter les rôles aux
forces réelles des collaborateurs

Conclusion : il est temps de réinventer le recrutement pharma
La situation actuelle n’est pas un échec, mais une opportunité stratégique.
En repensant les fondations de votre processus de recrutement, vous pouvez :
- Attirer des profils rares
- Réduire le turnover
- Renforcer votre marque employeur
Il ne s’agit plus de faire plus vite, mais de faire mieux. Avec plus de sens, plus d’écoute, plus d’agilité.
FAQ
Pourquoi les talents pharma sont-ils si difficiles à recruter aujourd’hui ?
Le nombre de profils qualifiés ne suit pas la courbe des besoins. Les métiers évoluent vite, les exigences sont fortes, et les talents veulent plus qu’un poste : une mission.
Que reprochent les candidats aux processus classiques ?
Ils trouvent les process trop longs, impersonnels et rigides. Ils veulent plus de transparence, de rapidité et une vraie interaction humaine.
Quelle est l’alternative aux entretiens traditionnels ?
Des formats collaboratifs, comme :
• Des mises en situation réelles
• Des échanges avec l’équipe future
• Des entretiens “flash” plus souples, suivis de feedback rapide
La marque employeur est-elle vraiment un critère de décision ?
Oui. Plus de 70 % des candidats pharma considèrent les avis en ligne et la réputation interne avant de postuler.
Comment attirer des profils scientifiques vers des fonctions hybrides ?
En valorisant :
• Les passerelles internes
• Les formations continues
• Les témoignages de collaborateurs ayant évolué
Faut-il externaliser son recrutement pharma ?
C’est pertinent si vous manquez de temps ou d’expertise. Mais l’externalisation ne doit jamais faire oublier la transmission de votre ADN culturel.

