Le onboarding dans le pharmaceutique : 5 étapes clés pour éviter les départs précoces
L’intégration, enjeu stratégique du recrutement pharmaceutique
Dans un secteur aussi exigeant que le pharmaceutique, le recrutement ne s’arrête pas à la signature du contrat. Il commence réellement le premier jour d’intégration, voire avant. Or, cette phase critique est encore sous-estimée par de nombreuses entreprises.
Un mauvais onboarding peut coûter très cher : en perte de productivité, en erreurs opérationnelles, mais surtout en départs précoces. Un collaborateur mal accueilli ou mal formé est plus susceptible de quitter l’entreprise dans les 3 à 6 mois, même s’il était parfaitement qualifié.
À l’inverse, un onboarding structuré et humain permet de sécuriser l’engagement, de favoriser une montée en compétences rapide et de renforcer l’adhésion à la culture de l’entreprise.
Voici donc les 5 étapes essentielles pour réussir l’onboarding dans le secteur pharmaceutique, réduire le turnover et fidéliser les talents dès leur arrivée.

Étape 1. Préboarding : l’intégration commence avant le premier jour
Un bon onboarding démarre avant même que le collaborateur ait franchi la porte de l’entreprise.
Le préboarding est une phase de préparation qui vise à réduire le stress, anticiper les besoins logistiques, et surtout, créer un lien émotionnel avec l’entreprise.
Actions concrètes :
- Envoyer un e-mail de bienvenue personnalisé quelques jours avant l’arrivée.
- Fournir un "welcome pack" digital ou physique : livret d’accueil, présentation de l’équipe, charte qualité, plan du site, infos RH utiles.
- Donner accès aux outils RH internes : portail d’onboarding, planning des premières semaines, documents administratifs à compléter.
- Organiser une visio de pré-accueil avec le manager ou un RH référent pour répondre aux premières questions.
Objectif : Le collaborateur se sent attendu, préparé, et rassuré. Il arrive en confiance et non dans l’inconnu.
Étape 2. Onboarding structuré : un plan clair sur 90 jours
Le jour J est là. Mais l’expérience ne s’improvise pas : un bon onboarding se construit autour d’un parcours en 3 phases (accueil, formation, montée en autonomie), sur les 90 premiers jours.
Dans l’industrie pharmaceutique, où la rigueur, les procédures et la conformité sont clés, l’intégration doit être progressive mais méthodique.
Les 3 temps de l’onboarding pharmaceutique :
- Jour 1 à 5 : accueil officiel, installation, visite du site, présentation des équipes, remise des équipements, formations obligatoires (sécurité, confidentialité, BPF/GMP).
- Semaine 2 à 4 : immersion dans l’environnement métier (R&D, qualité, production, réglementaire…), démarrage des missions accompagnées, accès aux outils digitaux internes (Veeva, SAP, LIMS…).
- Mois 2 à 3 : montée en puissance sur les missions, autonomie progressive, points réguliers avec le manager et le mentor.
Bonnes pratiques :
- Remettre une checklist des étapes au collaborateur et à son manager.
- Proposer des formations courtes et modulables (e-learning, coaching, vidéos internes).
- Intégrer un système de "buddy" ou parrain interne pour fluidifier les échanges.
Objectif : Rendre le collaborateur autonome, compétent et intégré sans surcharge ni flottement.
Étape 3. Immersion culturelle : faire vivre les valeurs de l’entreprise
En pharma, le respect des normes est fondamental… mais cela ne doit pas occulter l’humain. La performance vient aussi du sentiment d’appartenance.
Trop souvent, les nouveaux arrivants sont noyés sous des documents, des process, des formations réglementaires, mais ne vivent pas la culture de l’entreprise.
À mettre en place :
- Organiser un petit-déjeuner d’intégration avec la direction et les nouveaux arrivants.
- Créer un parcours d’onboarding RH culturel : histoire de l’entreprise, valeurs, engagements sociétaux, exemples de réussites.
- Proposer un "vis ma vie" dans d’autres services (visite de l’usine, découverte du support client, échange avec un commercial terrain).
- Créer un moment de convivialité en équipe (déjeuner, afterwork, escape game…).
En bonus :
Mettre en place une carte de bienvenue signée par l’équipe ou un mur digital avec les photos et messages de bienvenue peut faire toute la différence émotionnelle.
Objectif : Le collaborateur comprend où il travaille, pourquoi, avec qui — et ce qui fait la singularité de l’entreprise.
Étape 4. Apprentissage pratique : de la théorie à la réalité terrain
Une formation réussie n’est pas seulement académique. Dans le secteur pharmaceutique, il est essentiel d’apprendre par l’expérience, en immersion réelle.
Les nouveaux talents doivent rapidement comprendre les codes spécifiques à leur environnement : production stérile, documentation réglementaire, tests qualité, audits, traçabilité…
Dispositifs efficaces :
- Shadowing : accompagnement par un pair senior sur les premières missions.
- Mise en situation réelle : réaliser une revue documentaire, conduire un test, rédiger une fiche de déviation…
- Feedback immédiat : débrief rapide après chaque mission pour ajuster les bonnes pratiques.
- Simulation digitale : plateformes d’e-learning immersives avec cas pratiques pharma.
Cas concret :
Chez certains laboratoires, les nouveaux analystes qualité passent 2 semaines en binôme avec un technicien expérimenté, avec une montée en autonomie graduelle, validée par le responsable qualité.
Objectif : Favoriser l’ancrage des connaissances et renforcer la confiance opérationnelle.
Étape 5. Suivi régulier : feedbacks et accompagnement continu
Trop d’onboardings échouent par manque de suivi. L’intégration ne doit pas s’arrêter à la première semaine. Elle se joue sur les 3 à 6 premiers mois.
Moments clés à planifier :
- Point à J+7 : premier ressenti, questions, ajustements.
- Entretien à 1 mois : évaluation des acquis, feedback du manager, perception du poste.
- Bilan à 3 mois : projection dans l’avenir, détection des besoins complémentaires.
- Entretien à 6 mois : validation de la période d’essai, discussion sur les objectifs à moyen terme.
Outils à utiliser :
- Grille d’évaluation de la montée en compétences
- Questionnaire de satisfaction onboarding
- Suivi RH en lien avec le manager
Objectif : Créer un climat de confiance et d’écoute, prévenir les insatisfactions ou malentendus silencieux.
Résultats obtenus avec un onboarding bien conçu
- Diminution du turnover à 6 mois
- Intégration plus rapide dans les équipes
- Réduction des erreurs liées à la non-maîtrise des procédures
- Engagement renforcé dès les premiers mois
- Image employeur valorisée

FAQ
Pourquoi est-ce plus complexe de faire un onboarding en pharmaceutique ?
Parce que les exigences réglementaires sont nombreuses et strictes. Les collaborateurs doivent comprendre non seulement leur poste, mais aussi tout l’environnement qualité, sécurité, conformité.
Quelle est la durée idéale d’un onboarding pharma ?
Au minimum 90 jours, avec des points d’étape réguliers. Les postes les plus techniques peuvent nécessiter un accompagnement renforcé sur 6 mois.
Le digital peut-il remplacer l’intégration physique ?
Non, mais il peut la compléter. Les modules e-learning, les quiz interactifs et les visios renforcent l’efficacité, mais l’aspect humain et la cohésion doivent rester présents.
Que faire si le collaborateur décroche en cours d’onboarding ?
Prévoir des alertes RH (absence, manque de questions, retards…), réagir vite avec un entretien individuel, réajuster la charge ou clarifier les attentes.
Peut-on mesurer l’efficacité de l’onboarding ?
Oui : via des enquêtes internes (satisfaction à 30/60/90 jours), le taux de rétention à 6 mois, le niveau de compétence atteint, et le feedback des managers.


