La pyramide des profils : pourquoi vous n’attirez que 3 % des talents disponibles et comment toucher les 97 % restants

Nicolas Grancher • 11 juillet 2025

Le mythe du “je ne trouve personne”

"On a diffusé l’offre."
"On a interrogé les meilleurs cabinets."
"On a payé pour sponsoriser l’annonce."

Et pourtant… aucun bon profil n’est au rendez-vous. Ou pire : les bons profils ne répondent pas. Cela semble paradoxal dans un secteur comme la pharma, où les salaires sont compétitifs, les projets stimulants et les métiers à impact.

La réalité ? Ce n’est pas qu’il n’y a personne. C’est que vous parlez toujours aux mêmes 3 % de candidats – ceux qui sont activement en recherche. Et vous ignorez les 97 % restants, bien plus nombreux, souvent plus qualifiés, mais... passifs ou en veille.

Comprendre ce déséquilibre, c’est le premier pas vers une stratégie RH efficace et durable.

La pyramide du marché RH selon Chet Holmes

Le concept de "pyramide des profils" a été popularisé par Chet Holmes, spécialiste américain du recrutement et du marketing RH. Il a démontré que dans tout marché professionnel, les talents se répartissent comme suit :


3 % de profils actifs

Ils cherchent un poste immédiatement :

  • CV à jour
  • Présence sur les job boards
  • Réponses aux annonces

Ce sont ceux que vous voyez.
Mais ils sont
peu nombreux… et sur-sollicités.


6 à 7 % de profils en réflexion

Ils n’ont rien contre l’idée de changer, mais n'ont rien enclenché :

  • Ils regardent les offres sans postuler
  • Ils lisent les messages LinkedIn… sans répondre


Ils sont sensibles à un bon message, une promesse claire, un projet qui fait sens.


90 % de profils passifs ou désengagés

Ils n’envisagent pas de bouger… pour le moment.

  • Ils peuvent aimer leur poste actuel
  • Ou se sentir bloqués, découragés, invisibles

Ils n’ouvrent pas les offres classiques.


Mais ils peuvent être activés par
une marque forte, un message personnalisé, ou un contenu qui déclenche une émotion.

Pourquoi votre communication ne parle qu’aux 3 %


L’approche RH traditionnelle cible uniquement la partie visible de l’iceberg :

  • Des fiches de poste froides publiées sur des sites de recrutement
  • Des annonces formatées, remplies d’acronymes
  • Des messages LinkedIn impersonnels, type “Bonjour, je cherche un profil comme vous…”



Le problème ? Ces contenus sont conçus par et pour les candidats actifs. Or, vous venez de voir que 97 % du marché ne se reconnaît pas dans ce mode de communication.

Votre message ne les atteint pas. Et même quand il les atteint, il ne les touche pas.

Comment construire une stratégie RH à 360° pour capter les 97 % restants

La clé, c’est de passer d’un recrutement transactionnel à une stratégie de présence, d’influence et d’engagement. Voici comment faire:


1. Créez du contenu éducatif à forte valeur


Le recrutement devient de plus en plus proche du marketing de contenu. Pour séduire un public passif, il faut lui parler d’autre chose que du poste. Il faut lui apporter de la valeur en amont.


Idées de contenus utiles pour profils pharmaceutiques :

  • Un e-book “Comment évoluer vers les fonctions réglementaires”
  • Une vidéo “Une journée dans la peau d’un chef de projet R&D”
  • Un webinaire RH “5 erreurs à éviter en entretien pharma”
  • Un podcast “Les coulisses d’un essai clinique réussi”


Objectif : éduquer, inspirer, positionner votre entreprise comme un lieu d’apprentissage et de progression.


2. Lancez des campagnes d’awareness progressives


Plutôt que de poster une offre et d’attendre, adoptez une stratégie de prise de parole régulière sur les canaux où vos cibles passent du temps.


Exemples :

  • Un post LinkedIn par semaine sur la vie d’équipe
  • Un témoignage collaborateur chaque mois
  • Un carrousel expliquant “Pourquoi rejoindre [nom de l’entreprise] ?”
  • Une newsletter RH trimestrielle


Vous pouvez utiliser des outils comme Hubspot, Hootsuite ou LinkedIn Campaign Manager pour automatiser et suivre vos campagnes.


Objectif : rester dans l’esprit des talents pour qu’ils pensent à vous le moment venu.


3. Développez une marque employeur émotionnelle


Ce que vous faites est important.
Mais
pourquoi vous le faites est encore plus puissant.


Les meilleurs profils choisissent une entreprise non pas pour ses produits, mais pour ses valeurs, sa mission, et la qualité de sa culture interne.


Exemples de formats émotionnels à créer :

  • Vidéo “Pourquoi j’ai quitté un grand groupe pour cette biotech”
  • Série de portraits collaborateurs : “Je suis arrivé stagiaire, je suis aujourd’hui manager”
  • Podcast RH “Le jour où j’ai compris que je voulais changer de job”


Mettez en avant :

  • L’impact humain de votre entreprise
  • La bienveillance réelle de vos managers
  • Les témoignages authentiques (pas les discours marketing)


Objectif : créer une connexion émotionnelle entre les talents et votre entreprise.


4. Variez vos points de contact et vos formats


Ne vous limitez pas aux annonces sur LinkedIn. Les profils passifs peuvent être engagés via :

  • Des salons professionnels
  • Des groupes Slack, Discord ou Telegram spécialisés
  • Des newsletters sectorielles
  • Des communautés alumni (écoles de pharma, biotech, ingénierie)


Pensez omnicanal :

  • Web + réseaux sociaux
  • Emailing + événementiel
  • Employee advocacy + videos


Objectif : multiplier les occasions de faire découvrir votre entreprise sans parler tout de suite recrutement.

Conclusion : si vous n’élargissez pas, vous stagnez


Recruter aujourd’hui, ce n’est plus "poster une annonce et espérer une candidature".
C’est un
travail stratégique et continu, où chaque interaction compte.



Vous ne pouvez plus vous permettre de parler seulement aux 3 % les plus visibles.
Ce sont les
97 % restants, plus riches, plus diversifiés, souvent plus expérimentés, qui feront votre croissance de demain.


En les éduquant, en les inspirant, et en les touchant émotionnellement, vous élargissez votre base de talents de façon durable.

FAQ

  • Est-ce vrai que seuls 3 % des talents sont activement en recherche d’emploi ?

    Oui. Plusieurs études, dont celles de Chet Holmes et LinkedIn Talent Solutions, confirment que seulement 3 à 5 % des professionnels sont en recherche active à un moment donné. Les autres sont soit en veille (6-7 %), soit totalement passifs (environ 90 %).

  • Pourquoi les profils passifs sont-ils souvent plus intéressants ?

    Parce qu’ils ne cherchent pas à fuir une mauvaise situation :

    • Ils sont stables,

    • Engagés,

    • Et souvent plus sélectifs dans leurs choix.

    Un bon message ou une belle culture d’entreprise peut les faire basculer sans que vous soyez en compétition directe.


  • Quelle est la meilleure manière de toucher ces profils ?

    Par l’inspiration, pas par la pression.

    Utilisez des contenus à valeur ajoutée (témoignages, webinaires, vidéos, articles), engagez la conversation de manière personnalisée, et soignez votre marque employeur.


  • LinkedIn suffit-il pour toucher les 97 % restants ?

    Non. LinkedIn est utile, mais ne fait pas tout. Pensez aussi :

    • Réseaux d’alumni,

    • Groupes Slack/Discord spécialisés,

    • Événements RH ou tech,

    • Employee advocacy (vos salariés sont vos meilleurs ambassadeurs).


  • Comment savoir si ma stratégie RH est trop centrée sur les 3 % ?

    Posez-vous ces questions :

    • Mes annonces parlent-elles uniquement de missions et de diplômes ?

    • Ma communication RH s’adresse-t-elle à ceux qui cherchent activement ?

    • Ai-je déjà publié du contenu pour des talents qui ne cherchent pas encore ?

    Si vous répondez oui à ces trois points : vous ciblez probablement uniquement les actifs.


  • Est-ce qu’une stratégie RH à 360° demande beaucoup de budget ?

    Pas nécessairement. Beaucoup d’actions efficaces sont low cost :

    • Posts LinkedIn authentiques

    • Témoignages collaborateurs filmés avec un smartphone

    • Webinaires gratuits en visio

    • Articles de blog à haute valeur ajoutée

    C’est la cohérence et la régularité qui comptent, pas le coût.


  • Titre ou question

    Décrivez l'élément ou répondez à la question de façon à ce que les visiteurs du site qui sont intéressés puissent en savoir plus. Vous pouvez faire ressortir ce texte avec des puces, des caractères en italique et des caractères gras. Vous pouvez aussi ajouter des liens.
par Nicolas Grancher 31 octobre 2025
Trust as a strategic imperative Pharmaceutical recruitment is far more than an HR operation; it is a strategic lever for laboratories and healthcare companies. In a sector where technical expertise, strict regulatory requirements, and the scarcity of talent are critical constraints, a recruitment agency’s ability to build trust is crucial. Pharmaceutical companies are looking not only for qualified candidates but also for reliable partners who understand their specific needs, secure the hiring process, and add measurable value to their teams.  Trust is not built solely on reputation. It relies on industry knowledge , transparency in methods , and the ability to identify candidates who align with company culture . Specialized agencies naturally have an advantage over generalist firms in this regard.
par Nicolas Grancher 31 octobre 2025
Introduction : La confiance, un enjeu stratégique Le recrutement pharmaceutique est bien plus qu’une opération RH : il constitue un levier stratégique pour les laboratoires et les entreprises de santé. Dans un secteur où la technicité des postes, la réglementation stricte et la rareté des talents sont des contraintes majeures, la capacité d’un cabinet de recrutement à instaurer la confiance devient déterminante. Les laboratoires cherchent non seulement des candidats qualifiés, mais aussi des partenaires fiables, capables de comprendre leurs besoins spécifiques, de sécuriser le processus de recrutement et d’apporter une valeur ajoutée mesurable à leurs équipes. La confiance ne se construit pas uniquement par la réputation : elle repose sur la maîtrise du secteur , la transparence des méthodes et la capacité à identifier des profils pertinents et adaptés à la culture de l’entreprise . Dans ce contexte, les cabinets spécialisés disposent d’un avantage naturel sur les cabinets généralistes. La spécialisation sectorielle : Le fondement de la crédibilité La spécialisation sectorielle est l’un des principaux facteurs qui permettent à un cabinet de recrutement pharmaceutique de se différencier et de gagner la confiance des laboratoires. Maîtriser la complexité scientifique et réglementaire Le secteur pharmaceutique se caractérise par des exigences uniques : Compétences techniques pointues : chaque poste peut nécessiter des connaissances très spécifiques, allant de la pharmacovigilance à la bioinformatique ou à la R&D clinique. Réglementations strictes : BPF, GMP, ISO, ICH et directives européennes encadrent la plupart des fonctions. La compréhension de ces réglementations est essentielle pour garantir la conformité des candidats et éviter des erreurs coûteuses. Innovation et évolution rapide : les laboratoires doivent sans cesse intégrer de nouvelles technologies, méthodes et outils, ce qui nécessite des profils capables de s’adapter rapidement. Un cabinet spécialisé comprend ces exigences et peut évaluer les candidats avec une double expertise : technique et réglementaire. Cette connaissance approfondie rassure les laboratoires sur la pertinence des profils proposés et la qualité du processus de recrutement. Compréhension des enjeux stratégiques Au-delà des compétences techniques, la spécialisation permet de comprendre les objectifs stratégiques de l’entreprise , tels que l’accélération de la mise sur le marché, l’optimisation des coûts de R&D ou l’intégration de nouvelles unités de production. Cette compréhension permet de proposer des candidats alignés non seulement avec les compétences requises mais également avec les besoins organisationnels et stratégiques. La transparence et la communication : facteurs clés de confiance La transparence est un levier majeur pour établir la crédibilité d’un cabinet. Les laboratoires doivent savoir comment les candidats sont identifiés, évalués et présentés. Méthodologie détaillée et processus clair Un cabinet spécialisé expose clairement sa méthodologie : Sourcing structuré : identification des talents via des bases de données spécialisées, réseaux professionnels et contacts directs. Évaluation rigoureuse : tests techniques, vérification des certifications et entretiens approfondis pour s’assurer de la compétence et de l’adaptabilité des candidats. Suivi du processus : communication régulière sur l’avancement, les ajustements nécessaires et la justification des choix. Cette transparence permet aux laboratoires de suivre chaque étape et de comprendre la valeur ajoutée apportée par le cabinet. Communication de résultats mesurables Au-delà du processus, la communication des résultats tangibles renforce la confiance : Temps moyen de recrutement pour chaque type de poste. Taux de rétention à 12 et 24 mois . Adéquation culturelle et professionnelle basée sur les retours des managers. Des indicateurs quantifiables démontrent que le cabinet apporte une réelle efficacité et que ses interventions ont un impact positif sur la performance organisationnelle. L’adéquation culturelle : Une dimension sous-estimée Dans le recrutement pharmaceutique, le savoir-faire technique ne suffit pas : l’adéquation culturelle est déterminante pour le succès et la rétention des talents. Un candidat peut avoir toutes les compétences nécessaires, mais échouer s’il n’est pas compatible avec la dynamique de l’équipe ou les valeurs de l’entreprise. Évaluation des soft skills et du fit culturel Les cabinets spécialisés intègrent des critères d’évaluation qui vont au-delà du CV : Entretiens comportementaux approfondis pour mesurer la capacité à collaborer, à communiquer et à résoudre des problèmes complexes. Tests de personnalité et questionnaires de motivation pour comprendre les valeurs et priorités du candidat. Analyse de l’adéquation avec la culture de l’entreprise et des équipes existantes. Cette approche assure non seulement la compatibilité technique mais aussi la cohésion d’équipe , réduisant le turnover et améliorant l’efficacité globale des projets. L’importance de l’alignement sur les objectifs de l’entreprise L’évaluation du fit culturel inclut également la compréhension des objectifs et contraintes organisationnels . Un candidat aligné avec la mission et la vision de l’entreprise est plus susceptible de s’investir sur le long terme et de contribuer activement à l’innovation et à la performance. Facteurs complémentaires renforçant la crédibilité Outre la spécialisation, la transparence et le fit culturel, plusieurs autres facteurs contribuent à la crédibilité d’un cabinet spécialisé : Réseau et accès aux talents cachés Les cabinets spécialisés disposent d’un réseau étendu et actif qui leur permet d’accéder à des talents qui ne sont pas visibles sur les plateformes classiques. Cette capacité à atteindre des profils rares est un avantage stratégique pour les laboratoires confrontés à la pénurie de compétences. Connaissance approfondie des certifications et réglementations La maîtrise des normes et certifications du secteur pharmaceutique permet au cabinet de vérifier rapidement la conformité des candidats et de sécuriser le processus de recrutement. Flexibilité et solutions sur-mesure Chaque laboratoire a ses propres contraintes et objectifs. Les cabinets spécialisés proposent des solutions sur-mesure , adaptées à la taille, à la culture et aux besoins spécifiques de l’entreprise, renforçant ainsi la confiance et la satisfaction client. La confiance comme différenciateur stratégique Dans un marché compétitif où la rareté des talents est un défi quotidien, la confiance n’est pas un bonus : c’est un différenciateur stratégique . Les laboratoires qui collaborent avec des cabinets spécialisés bénéficient de : Processus de recrutement plus rapides et sécurisés. Meilleure adéquation technique et culturelle des candidats. Réduction du turnover et amélioration de la performance des équipes. Partenariat stratégique basé sur la transparence et la valeur mesurable. Un cabinet spécialisé ne se contente pas de remplir un poste : il devient un partenaire stratégique, capable d’anticiper les besoins futurs et de contribuer à la performance globale de l’entreprise.