La vérité cachée sur le recrutement pharmaceutique : Pourquoi vos processus fatiguent les meilleurs talents (et vos RH)

Nicolas Grancher • 1 juillet 2025

Découvrez comment les processus de recrutement dans l’industrie pharmaceutique épuisent les meilleurs candidats et les équipes RH et comment optimiser votre approche sans perdre en exigence.

Les signaux faibles que vous ne voyez pas


Dans un secteur où rigueur, conformité et expertise technique sont essentiels, les entreprises pharmaceutiques ont tendance à mettre en place des processus de recrutement ultra-sécurisés. Cela semble logique… jusqu’à ce que ces processus deviennent un frein à leur propre efficacité.


Ce que vous ne voyez pas :

  • Le candidat parfait qui "disparaît" après le deuxième entretien.
  • Le manager qui prend 3 semaines à lire un CV.
  • L’équipe RH qui, à force de gérer des process lourds, finit par perdre son enthousiasme.



Ces signes faibles sont révélateurs d’un système à bout de souffle, qui donne l’illusion de bien faire… mais produit l’effet inverse.

1. Processus Trop Longs = Perte d’Énergie et de Talents


Les talents dans le secteur pharmaceutique sont rares et convoités. Quand une entreprise met plus de 4 semaines à finaliser une embauche, elle perd en compétitivité.


Ce que ressent le candidat :

  • Une perte de motivation après des semaines d’attente.
  • Une impression de désorganisation interne.
  • L’envie d’accepter une autre offre, parfois moins bien payée, mais plus rapide.



Ce que vit l’équipe RH :

  • Une gestion sans fin de plannings d’entretiens.
  • Des feedbacks internes qui arrivent au compte-gouttes.
  • Une usure mentale due à la longueur du cycle de recrutement.


Conclusion : Dans l'industrie pharmaceutique, la lenteur tue. Elle tue l’engagement, la réputation employeur et le moral des équipes

2. Multiplication d’Interviews : Quand la Prudence Devient Contre-Productive


Dans certaines entreprises, un candidat peut passer jusqu’à 6 entretiens ou plus pour un seul poste. À vouloir trop valider, on finit par décourager.



Le problème ?

  • Chaque intervenant apporte son propre filtre, créant de la confusion.
  • L’allongement du parcours multiplie les points de rupture.
  • Les RH passent plus de temps à coordonner qu’à convaincre.

Impact RH :

  • Frustration face à un manque de prise de décision.
  • Tendance à "subir" le processus plutôt qu’à le piloter.
  • Moins de temps pour les tâches à forte valeur (onboarding, marque employeur...).


Conseil : mieux vaut 3 entretiens ciblés et structurés qu’une suite d’échanges redondants.

3. Manque de Clarté = Charge Cognitive Inutile Pour les RH


Les RH sont souvent les garants de la fluidité d’un recrutement. Mais quand le processus est flou, tout repose sur leur capacité à compenser.



Ce que cela engendre :

  • Des mails interminables : “Peux-tu relancer le manager ?”, “Le candidat a-t-il bien compris la suite ?”.
  • Des documents dispersés, mal mis à jour.
  • Des décisions qui s'étalent car personne ne connaît les prochaines étapes.

Résultat :

  • Une fatigue décisionnelle chez les RH.
  • Un manque d’agilité dans les recrutements urgents.
  • Une perte de crédibilité interne (“Pourquoi est-ce si lent ?”).


Solution : cartographiez votre processus, standardisez les étapes, communiquez-les en interne et aux candidatts.

4. Comment Simplifier Sans Sacrifier la Rigueur


Oui, dans le secteur pharmaceutique, on ne peut pas recruter à la légère. Mais rigueur ne veut pas dire complexité.


3 leviers pour garder l’exigence sans tomber dans l’épuisement :

   

Action concrète

Réduire le nombre d'étapes

Grouper les entretiens et réduire les interlocuteurs

Clarifier le parcours

Envoyer une “feuille de route” au candidat dès le départ

Accélérer la prise de décision

Utiliser une grille d’évaluation commune dès l’entretien 1


  Et pour les RH :

  • Centraliser la coordination dans un outil partagé.
  • Prévoir un “point d’étape RH” tous les 10 jours.
  • Former les managers à l’art de décider vite… et bien.


FAQ

  • Pourquoi les processus sont-ils plus longs en pharma que dans d'autres secteurs ?

    Parce que les postes impliquent souvent des enjeux réglementaires, médicaux ou commerciaux sensibles. Mais cela ne justifie pas des lenteurs excessives.

  • Combien d'entretiens sont raisonnables dans le secteur pharma ?

    Idéalement 3 entretiens : un RH, un technique, un décisionnaire final. Plus, c’est souvent trop.

  • Comment savoir si mon process est trop long ?

    Si votre time-to-hire dépasse 30 jours, ou que des candidats abandonnent en cours de route, c’est un signe d’alerte.

  • Quelles technologies peuvent simplifier le recrutement pharma ?

    • ATS (Applicant Tracking Systems)

    • Automatisation des relances

    • Plateformes d’entretien vidéo préenregistré

    • Grilles d’évaluation standardisées


  • Pourquoi les RH s’épuisent-ils dans les recrutements pharma ?

    Parce qu’ils doivent à la fois convaincre, organiser, relancer, rassurer, coordonner… dans un cadre où l’erreur est peu tolérée. Il leur faut des outils, des règles claires et du soutien managérial.

  • Que penser des cabinets de recrutement spécialisés ?

    Ils peuvent accélérer les recrutements difficiles. À condition qu’ils soient alignés avec vos exigences techniques et votre culture d’entreprise.

Conclusion : Et Si Le Vrai Courage Était de Simplifier ?

Dans le secteur pharmaceutique, on aime ce qui est solide, documenté, fiable. Mais en recrutement, cette recherche de rigueur peut devenir un piège invisible.

Revoir vos process, c’est un acte stratégique. C’est choisir de libérer vos RH, de séduire les bons profils et de réconcilier rigueur et fluidité.

par Nicolas Grancher 26 juillet 2025
Un premier contact important avec le candidat
par Nicolas Grancher 25 juillet 2025
Quand la science du médicament inspire celle du recrutement Dans l’industrie pharmaceutique, personne ne lancerait un nouveau traitement sans une formulation équilibrée. Une molécule active (principe thérapeutique) est nécessaire pour agir sur le symptôme ou la pathologie. Mais sans excipient adapté , cette molécule serait inutilisable, voire toxique : pas de bonne absorption, mauvaise tolérance, rejet par l’organisme… Et pourtant, c’est exactement ce que font nombre d’équipes RH lorsqu’elles recrutent : elles recherchent uniquement le bon “principe actif” , autrement dit le bon diplôme, la bonne expérience, les compétences techniques parfaites. Mais elles oublient le bon “excipient” : les valeurs humaines, la compatibilité avec la culture d’équipe, les soft skills essentiels à la réussite du collaborateur sur le long terme. Résultat ? Des recrutements qui échouent malgré des CV parfaits. Des collaborateurs techniquement irréprochables… mais désalignés. Des talents qui quittent l’entreprise dès la période d’essai. Il est temps de reformuler le recrutement dans le pharmaceutique avec une vision globale et durable.