Comment 3 entreprises dans l'industrie pharmaceutique ont divisé par 2 leur turnover en 12 mois sans augmenter les salaires

Nicolas Grancher • 27 juin 2025

Ce n’est pas une question d’argent…

Dans un contexte de pénurie de talents et de compétition féroce sur les profils qualifiés, les entreprises pharmaceutiques font face à un enjeu de taille : retenir leurs collaborateurs. Depuis la crise sanitaire, les aspirations des salariés ont changé. Aujourd’hui, le bien-être, le sens du travail, la reconnaissance et l’environnement de travail sont devenus aussi importants voire plus que le salaire.



C’est dans ce cadre que trois entreprises pharmaceutiques, confrontées à des taux de turnover critiques, ont décidé de revoir leur copie. Le plus surprenant ? Elles ont réussi à diviser par deux leur turnover en moins d’un an, sans augmentation salariale. Comment ? En misant sur des stratégies RH ciblées, humaines, et audacieuses. Voici leurs histoires:

Étude de cas #1 : Révolutionner la reconnaissance pour recréer l’envie


Contexte :
Une PME pharmaceutique innovante basée à Lyon, emploie 120 collaborateurs. En 2023, l’entreprise affiche un
turnover de 38 %, particulièrement marqué chez les jeunes cadres scientifiques. La cause ? Une démotivation latente, accentuée par un manque de reconnaissance.


Le problème :
Malgré des projets passionnants et un cadre agréable, les collaborateurs expriment un
manque de considération. La reconnaissance est rare, l’implication peu valorisée, et les relations hiérarchiques sont distantes.


La solution mise en place :
La DRH décide d’agir vite. Trois leviers sont activés simultanément :

  1. Mise en place d’une plateforme de reconnaissance entre pairs, où chaque collaborateur peut valoriser un collègue en temps réel.
  2. Création des "Vendredis Feedback" : chaque fin de semaine, les managers prennent 10 minutes pour valoriser les réussites individuelles ou collectives.
  3. Mise en avant des réussites dans une newsletter RH mensuelle, rendant visibles les efforts internes.


Résultats après 10 mois :

  • Turnover descendu à 17 %
  • +31 % sur l’indice de satisfaction interne
  • Amélioration de la note employeur sur Glassdoor (de 3.2 à 4.1)



Enseignement clé :
La reconnaissance n’est pas un “plus” mais une
attente fondamentale. Et elle ne coûte rien.

Étude de cas #2 : Repenser l’onboarding et faire vivre la culture d’entreprise


Contexte :

Il s'agit ici d'une entreprise de biotechnologie en pleine croissance, qui a recruté plus de 80 personnes en 18 mois. Pourtant, près de la moitié des nouvelles recrues quittaient l’entreprise dans les 6 premiers mois, malgré des salaires compétitifs.


Le problème :
Un
onboarding peu structuré et trop centré sur l’aspect opérationnel. Les nouveaux collaborateurs se sentaient perdus, mal intégrés, et ne percevaient ni les valeurs ni la vision à long terme.


La solution mise en place :
La société décide de traiter l’onboarding comme une
expérience à part entière :

  • Parcours d’intégration de 90 jours, avec objectifs clairs à chaque étape
  • Mise en place d’un système de parrainage (mentorat croisé)
  • Organisation d’ateliers sur les valeurs, animés par les fondateurs
  • “Coffee chats” entre nouveaux et anciens, pour créer des liens de manière informelle


Résultats :

  • Turnover des 6 premiers mois réduit de 44 % à 18 %
  • Satisfaction onboarding à 92 % (mesurée via enquête interne)
  • Forte hausse des recommandations spontanées (cooptation x2)


Enseignement clé :
L’onboarding ne se limite pas à livrer un badge et une fiche de poste : c’est une
immersion culturelle, un levier de rétention stratégique.

Étude de cas #3 : Le leadership distribué au service de l’engagement


Contexte :
Un grand groupe pharmaceutique employant 1 200 personnes. L’entreprise fait face à une vague de départs chez les cadres expérimentés, avec un turnover senior de
24 %, ce qui pèse lourd sur les projets longs et la mémoire organisationnelle.


Le problème :

Des collaborateurs de haut niveau se sentent étouffés par une structure hiérarchique rigide, où les prises d’initiative sont limitées, et où le feedback descend rarement du sommet.


La solution mise en place :
La DRH initie une transformation culturelle autour de 3 axes :

  1. Introduction d’un modèle de leadership distribué : chaque équipe définit une partie de ses objectifs et prend des décisions opérationnelles collectives.
  2. Création d’un système de feedback 360° mensuel, totalement anonyme, permettant une communication horizontale plus fluide.
  3. Formation de tous les managers au management bienveillant et à l’intelligence émotionnelle.


Résultats :

  • Turnover senior réduit à 11 % en 12 mois
  • Hausse de 37 % de l’indice d’épanouissement au travail
  • Augmentation des mobilités internes (+22 % de promotions internes)


Enseignement clé :
Le
partage du pouvoir décisionnel et la qualité du feedback transforment en profondeur la motivation des collaborateurs les plus expérimentés.

Les 5 leviers communs aux 3 entreprises

Ces trois entreprises très différentes ont pourtant activé des leviers similaires pour obtenir un résultat spectaculaire : diviser par deux leur turnover, sans toucher au salaire.


    1. Feedback régulier

Crée un lien de confiance et un sentiment d’utilité au quotidien


   2. Onboarding structuré

Permet aux nouvelles recrues de s’intégrer, comprendre les codes et s’engager rapidement


   3. Culture d’entreprise vivante

Transmettre les valeurs, les incarner, les rendre visibles et concrètes


   4. Leadership participatif

Impliquer les équipes dans les décisions pour stimuler engagement et responsabilisation



   5. Valorisation des individus

Reconnaître publiquement les contributions pour créer un cercle vertueux de motivation

 

FAQ

  • Est-il vraiment possible de fidéliser sans augmenter les salaires ?

    Oui. Comme le démontrent les études de cas présentées, les leviers les plus efficaces sont souvent liés à la reconnaissance, à la culture d’entreprise et à la qualité des relations managériales. L'argent ne compense pas un manque de sens ou de considération.

  • Quels profils sont les plus sensibles au manque d’onboarding ?

    Les jeunes diplômés et les profils juniors sont particulièrement vulnérables. Mais même des profils seniors peuvent quitter rapidement si l’intégration est bâclée ou impersonnelle.

  • Comment mesurer l’impact d’un programme de reconnaissance ?

    Utilisez des KPIs tels que l’évolution du taux de turnover, le score d’engagement dans vos enquêtes internes, ou encore le nombre de feedbacks positifs échangés via vos outils collaboratifs.

  • Que veut dire “leadership distribué” dans la pratique ?

    Cela consiste à donner plus d’autonomie aux équipes dans les prises de décision quotidiennes, à encourager la prise d’initiative, et à revoir les rapports hiérarchiques traditionnels pour favoriser la co-construction.

  • Combien de temps faut-il pour voir les résultats ?

    En général, les premiers effets se font sentir dès 3 à 6 mois si les actions sont bien ciblées et sincèrement portées par la direction. Pour une baisse significative du turnover, comptez entre 9 et 12 mois.

  • Que faire si mes managers ne sont pas prêts à changer ?

    Formez-les progressivement, accompagnez-les avec du coaching et valorisez les réussites. Le changement culturel commence par l’exemplarité managériale.

par Nicolas Grancher 17 décembre 2025
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Le secteur pharmaceutique est souvent perçu comme un univers ultra-technique, dominé par des laboratoires, des scientifiques en blouses blanches et une réglementation stricte. Pourtant, derrière cette façade très professionnelle se cache une réalité encore plus complexe : celle du recrutement pharmaceutique, un domaine stratégique qui influence profondément l'innovation, la qualité des médicaments et la compétitivité des entreprises. C’est exactement ce que dévoile Derrière les Coulisses du Recrutement Pharmaceutique : Ce Que Vous Devez Savoir, un sujet crucial pour tous ceux qui souhaitent travailler ou comprendre ce secteur. Les évolutions récentes du secteur Depuis une décennie, l’industrie pharmaceutique connaît une transformation profonde. Les biotechnologies, la génomique, les thérapies ciblées et l’intelligence artificielle ont redéfini les besoins en compétences. Les entreprises recherchent désormais des profils hybrides : des scientifiques capables d’utiliser des outils numériques avancés, des experts en data capables de collaborer avec des biologistes, ou encore des pharmaciens maîtrisant la réglementation européenne. Cette évolution crée un paysage du travail en mouvement permanent, avec des postes émergents chaque année. Les enjeux de conformité et d’innovation Le secteur pharmaceutique évolue sous la surveillance constante des autorités : EMA, ANSM, FDA… Chaque décision doit respecter des normes strictes. Les recruteurs doivent donc s’assurer que les candidats connaissent les bonnes pratiques de fabrication (BPF), les guidelines internationales et les processus qualité. Mais l’innovation reste tout aussi importante. Les entreprises cherchent des profils créatifs et capables de résoudre des problèmes complexes. Le Processus de Recrutement Pharmaceutique : Comment ça marche ? Le recrutement pharmaceutique est bien plus qu’un simple entretien. C’est une procédure rigoureuse, souvent longue, qui implique plusieurs couches d’évaluation. Les étapes clés du recrutement scientifique Analyse des besoins internes Tout commence par une évaluation précise des besoins. Les entreprises ne se contentent pas d’ouvrir un poste ; elles définissent les compétences scientifiques, techniques et comportementales nécessaires. Le niveau de maîtrise des normes qualité, des outils de laboratoires, ou des logiciels spécifiques est détaillé. Rédaction des fiches de poste Les offres d'emploi dans le secteur pharmaceutique sont parmi les plus détaillées du marché. Elles listent souvent une longue série de compétences : chromatographie, validation, microbiologie, rédaction réglementaire, etc. Processus de présélection et d’évaluation Vient ensuite l’étape de présélection. Les recruteurs passent au crible l’expérience, les publications scientifiques, les certifications, les stages en laboratoire, et même les compétences non techniques. La collaboration RH managers scientifiques Contrairement à d’autres secteurs, les managers scientifiques jouent un rôle clé dans l’évaluation. Ils analysent la cohérence scientifique du parcours, testent les connaissances techniques et évaluent les réflexes de laboratoire. La décision finale est alors un travail d’équipe : RH + sciences. Compétences recherchées dans le recrutement pharmaceutique Compétences techniques essentielles Les recruteurs cherchent des profils capables de maîtriser : Les bonnes pratiques de fabrication (BPF) La validation et qualification d’équipements Les analyses HPLC, GC, MS Les protocoles de développement galénique Les réglementations internationales Les outils numériques (LIMS, IA, analyses de données) Ces compétences varient selon les métiers, mais une chose est constante : la précision scientifique. Compétences humaines et comportementales Les soft skills jouent un rôle majeur : Rigueur Gestion du stress Collaboration en environnement transversal Capacité à documenter chaque action Respect des procédures Ces compétences sont évaluées au même niveau que les compétences techniques. Le rôle des cabinets spécialisés en recrutement pharmaceutique Pourquoi les entreprises les sollicitent Le secteur pharmaceutique exige une expertise pointue. Les cabinets spécialisés disposent d’un réseau de candidats qualifiés, de connaissances réglementaires et de consultants formés à comprendre les subtilités des postes scientifiques. Les méthodes et outils d’évaluation avancés Ces cabinets utilisent : Tests techniques Études de cas Vérification de compétences réglementaires Entretiens structurés multicritères Outils psychométriques adaptés au secteur Leur mission est de sécuriser les recrutements dans un secteur où l’erreur peut coûter cher. Les métiers les plus recherchés dans le secteur pharmaceutique Recherche & Développement (R&D) Les profils du développement galénique, analytique et préclinique sont très demandés. Affaires réglementaires Experts des dossiers d’AMM, variations et conformité. Production et Assurance Qualité Les techniciens qualité, responsables QHSE et responsables production sont essentiels. Pharmacovigilance Avec la digitalisation des rapports d’effets secondaires, ce métier est en pleine croissance. Comment se préparer pour réussir un recrutement pharmaceutique ? Préparer un CV conforme aux standards du secteur Les recruteurs pharmaceutiques veulent des CV structurés, détaillant les techniques maîtrisées, les projets, les publications et les certifications. Se préparer aux tests et évaluations Selon le poste, il peut y avoir : Tests scientifiques QCM réglementaires Études de cas Jeux de rôle en environnement qualité Comprendre les attentes des recruteurs L'objectif est de mesurer : La maîtrise technique La fiabilité La capacité à respecter les procédures La compréhension des enjeux réglementaires Évolutions et tendances du recrutement pharmaceutique Impact de l’IA et des outils digitaux Les entreprises utilisent des ATS, des outils d'analyse de CV et des plateformes d’entretien vidéo. L’importance croissante de la conformité Les exigences réglementaires augmentent chaque année, renforçant la demande en spécialistes qualité. Les nouvelles formes de travail Le télétravail touche désormais la pharmacovigilance, le réglementaire et la data science. Les erreurs à éviter lors d’un recrutement dans le secteur pharmaceutique Négliger les compétences réglementaires Omettre les détails techniques dans le CV Apparaître trop rigide ou trop imprécis Sous-estimer les tests comportementaux